Les fumeurs sont moins présents parmi les patients touchés par le coronavirus. Un lien de cause à effet doit désormais être prouvé scientifiquement.
Vraiment efficace? L’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, en France accueillera prochainement une étude clinique unique en son genre. Cette dernière visera à vérifier si la nicotine, contenue notamment dans les cigarettes, est efficace contre le nouveau coronavirus.
Menée par une équipe de médecine interne et l’éminent neurobiologiste Jean-Pierre Changeux, l’étude part du constat que les fumeurs sont peu présents au sein des patients contaminés par le Covid-19. C’est en tout cas ce qu’a révélé une première analyse menée sur 480 patients par l’hôpital parisien et dont les résultats viennent d’être dévoilés.
“On a trouvé seulement 5% de fumeurs chez ces patients, ce qui est très bas. En gros, on a 80% de moins de fumeurs chez les patients Covid qu’en population générale de même sexe et de même âge”, explique le Professeur de médecine interne Zahir Amoura, qui a mené l’étude, sur France Inter.
Début avril, des données de l’AP-HP allaient également dans ce sens, montrant que parmi les 11.000 patients hospitalisés pour cause de Covid-19, 8,5% étaient fumeurs, alors que le taux de fumeurs quotidiens est de 25,4%.
*Distribution de patchs de nicotine
Comme Zahir Amoura le précise, c’est lors d’une rencontre fortuite avec Jean-Pierre Changeux que l’idée d’étudier l’impact de la nicotine sur la maladie a germé. Ce dernier lui suggère l’hypothèse selon laquelle la nicotine empêcherait le virus de pénétrer les cellules et donc de se propager au sein de l’organisme. Mais à cette théorie s’en oppose une autre: la nicotine pourrait ralentir la réponse immunitaire.
Pour faire le tri, et une fois le feu vert des autorités obtenu, les chercheurs de la Pitié-Salpetrière distribueront des patchs nicotiniques dans des dosages différents, et à plusieurs publics. Ainsi, des soignants, comme des patients graves et des patients hospitalisés en recevront. Objectif, observer si la nicotine a un effet préventif ou permet de diminuer les symptômes.
Attention en revanche, met en garde le professeur Zahir Amoura, le caractère addictif de la nicotine rend son usage particulièrement délicat, et il n’est pas question de se jeter sur les cigarettes, dont la nocivité n’est plus à démontrer.
Comme le souligne le tabacologue Bertrand Dautzenberg, n’oublions pas le tabac que plus que le Covid.
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