Macron bon comédien
Mon précédent billet « Un Président au rendez-vous de la Nation » m’a valu une volée de bois vert de la part de mes ami(e)s médiologues, qui ne voient qu’esbroufe et double langage dans son discours « historique » du lundi 13 avril. « Un bon comédien, pas un chef », résume Philippe ; et Antoine, lui-même journaliste respecté, d’insister sur la réouverture catastrophique des écoles annoncée le 11 mai, en réponse aux injonctions du MEDEF pressé de remettre au travail les parents…
Je persiste à voir dans cette allocution un objet médiologique majeur. Nous avions, voici quelques années, consacré un numéro de notre revue à la question « Qu’est-ce qu’un chef ? » ; et le dernier opus de Régis Debray dans la collection « Tracts » de Gallimard, Le dire et le faire, revient sur la question des actes de langage, et de leur efficacité pour le bon gouvernement des hommes. Il semble qu’en une période aussi anxieuse que celle que nous traversons, les mots prononcés par le Président ne sauraient être pris à la légère, et demandent en réponse mieux que des sarcasmes ou des plaisanteries.
Mes camarades médiologues paraissent prisonniers d’une conception fixiste en politique ; les rôles y sont distribués une fois pour toutes, un président, un dirigeant ne sauraient dans ce monde, à la hauteur de responsabilité qui est la leur, changer d’avis.
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